lundi 30 décembre 2013

NO SMOKING...

...15 jours sans fumer : check !

c'est bizarre, je réalise pas vraiment comment j'ai fait.

J'ai fumé ma première clope à 13 ans et demi et j'ai commencé à devenir une fumeuse régulière à 16 piges. 6205 jours de ma vie de jeune trentenaire ont été passé avec une clope au bec la plupart du temps; j'ai réussi l'exploit de dépenser plus de 20 000 euros dans le tabac.
Quand on joue au Time's up avec des potes, si quelqu'un imite un personnage avec une cigarette a la bouche, c'est pas Gainsbourg, c'est moi.
Si je sors avec un gars qui vient d'arrêter de fumer, il recommence illico. Une chance que je ne sois jamais sortie avec des non-fumeurs, j'aurais été responsable d'une augmentation des statistiques.
Quand j'ai plus rien dans le frigo, plus que des miettes dans le paquet de tabac et quelques euros qui se battent en duel dans le porte-monnaie, le choix est toujours rapide : the winner is Camel. Tant pis pour l'estomac vide, vive le thé et les pâtes au beurre.

La cigarette est ma meilleure ennemie depuis tellement longtemps qu'elle semble indissociable de ma personalité; la seule idée du manque me provoque de l'angoisse; pendant les petites maladies hivernales je me transforme en débile sado-maso en me forçant à fumer. Si par malheur je suis vraiment dans l'impossibilité de me nicotiner le cerveau, je deviens bipolaire, entre crise d'hystérie, agressivité et dépression larmoyante. Alors,  moi arrêter de fumer : une blague qu'on raconte quand je suis pas là, rien que d'y penser j'en ai la chaire de poule et bien sur j'ai jamais vraiment essayé !



Pourtant il y a trois mois, une copine me prête un bouquin mine de rien : 
" La Méthode simple pour les femmes qui veulent arrêter de fumer" d'Allen Carr.  
- Lis-le, qu'elle me dit, c'est ni lourd, ni contraignant; j'ai pas arrêter de fumer vraiment mais il fait quand même réfléchir et c'est intéressant son point de vue.

Ok, pourquoi pas; j'me sens toujours pas prête pour arrêter ni pour prendre la décision d'ailleurs, mais un bouquin ça a jamais fait de mal. Et ça occupe mes journées de chômeuse.
La surprise c'est que j'accroche tout de suite; j'adhère au discours, ça me parle, ça m'interroge. Ça me remet en question et de manière sereine. Je commence à réfléchir sérieusement à l'arrêt du tabac. C'est grave docteur ?
Pas tant que ça; si t'écoutes Allen, sa méthode marche pour tout le monde, quand tu finis le dernier chapitre , t'arrêtes de fumer, et en plus tu es super heureuse de cette situation et tu n'en souffres pas du tout. 
Alors mon scepticisme intérieur refait surface forcément : et ouais et si ça marche pas pour moi ? je suis un cas extrême quand même; non, non, j'suis trop têtue et mon cerveau trop résistant à la manipulation, c'est sur pour moi ça marchera pas; merde, et alors je fais quoi après, j'ai plus d'espoir ? Je fais quoi quand je chope le cancer des poumons ? Je commande un cercueil ou je saute dans le grand canyon genre fuite à la  Thelma et Louise
Pas folle donc,  la guêpe s'abstiendra bien de finir les 15 dernières pages du livre pendant longtemps. Comme d'hab', trop de réflexion tue l'action.


Et puis arrive le moment improbable où tu te décides vraiment : c'est pas pour demain, pas après le réveillon ni pour les bonnes résolutions : c'est maintenant !
Et le déclencheur ? une fin d'année plus pourrie que ça tu meurs ! Vilain horoscope pour moi en cette fin 2013 : argent, santé, amour rien ne va. J'arrive plus à payer mes loyers, je trouve toujours pas de boulot, je me pète la cheville et me retrouve en béquille incapable de rien faire et surtout pas de me taper mes 4 étages, et le top, roulement de tambour, j'me fais larguer. Endettée, handicapée, abandonnée : rude ! 
Bref,  y a peut-être mieux comme moment pour arrêter de fumer. Mais non ! c'est la révélation. Si j'y arrive maintenant, j'dois y arriver tout le temps. Enfin un challenge à ma portée, qui de dépend de rien ni personne d'autre que moi, qui me donne un but moi qui n'ait plus envie de rien. Si je prends quelques kilos, et c'est par exces de foie gras, de champagne et de chocolats propice en fin d'année. Et si mes nerfs lâchent à cause du manque je pourrais toujours rejeter la faute sur le connard qui vient de me quitter; ou sur le système qui refuse de m'aider alors que je suis vraiment dans la galère; ou encore sur cette putain de cheville qui me coince et me rend dépendante de la gentillesse et de l'accueil de mon meilleur ami.  C'est un peu tordu et en même temps, c'est ce que m'inspire le bouquin : pour arrêter de fumer, il faut dissocier et se reprogrammer.

Me revaloriser, retrouver de la confiance en moi, être fière de moi et me la péter, eh, j'm'y vois déjà ! Euphorie et enthousiasme sont au rendez-vous, je taxe LA dernière cigarette. Et c'est fini.


Et ça va bien ! Le soir même je tape une crise de nerf mémorable, qui achève de convaincre mon mec de la rupture qu'il a si bien entamé par texto deux jours avant. Mais c'est pas la faute du manque, il faut être honnête, ça fait mal de se faire jeter, avec ou sans la clope.

J'ai des accès de larmes un peu pour tout, mais encore une fois, c'est ma situation actuelle qui en est responsable, pas le manque. Reprendre une clope ne va ni payer mes loyers, ni guérir ma cheville.
Alors ça va bien, tout va mal en fait, mais ça, ça va : je gère... le manque, les habitudes, les soirées et les apéros sans cigarette, les repas de famille sans pause clope, les trajets de voiture super long sans s'enfumer la tronche,  jusqu'ici tout va bien.



15 jours c'est rien et c'est tout; c'est déjà une victoire, et je sens que la liberté, n'est plus tout à fait loin...les 5,5 centimètres de la clope m'en séparaient, je les ai fait partir... en fumée.


A.Z

2 commentaires:

  1. Chère trentenaire,
    Intéressant votre billet dites-moi... Je serais presque tentée de vous suivre et de me procurer ce fameux bouquin (c'est la deuxième fois que j'en entends parler aujourd'hui, serait-ce un signe? ;-)
    Oui sauf qu'en ce qui me concerne je pourrais étaler ici toutes les bonnes excuses du monde, maman aux journées débordantes de trucs à faire, divorce tout frais, blabla, la vérité c'est que pour moi, la clope voyez-vous c'est comme un bon verre de vin, ça fait partie des plaisirs de la vie dont j'aurais bien du mal à me passer. Mon côté épicurien, peut-être... La seule chose que j'ai réussi à faire c'est limiter mes petites roulées, à celles que vraiment j'apprécie : la fin de la journée, le café de 13h, des moments comme ceux-là. Et les dernières, honnêtement je n'ai pas la motivation de les éliminer, même si mes poumons m'en remercieraient, je le sais bien.
    Bravo, sincèrement, ex fumeuse que vous êtes. Tenez bon la distance maintenant, et dites moi si vous tenez, je ne vous encouragerai pas à reprendre, promis.

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  2. Chère Sylvie,

    merci d'avoir réagi à cet article et de ton commentaire.
    en effet, je pense que tu ne perdrai rien à lire ce livre. Franchement, j'en étais même pas à ton stade au moment de sa lecture; c'est à dire que j'avais zero intention d'arrêter, ni même de réfléchir à l'éventualité d'arrêter ou de diminuer la clope, c'était inconcevable, et j'aime trop ma pause clope. Comme toi le côté épicurien !
    Mais ce bouquin je le recommande parce qu'il motive et revalorise toutes celles qui ne croient pas être capable d'arrêter, et tord le cou à plein de clichés sur les fumeuses et il ne t'engage à rien de toute façon.
    J'ai découvert que j'appréciais autant les bons verres de vins et les bouffes entre amis sans la cigarette, et que ne pas fumer ne faisait pas de toi une moins bonne vivante ou une épicurienne au rabais :p et inestimable la tête de mon entourage quand je leur dit que j'ai arrêté : " toi la toxico, t'as arrêter ? impossible !" et de leur tour de culpabiliser parce qu'il n'y arrive pas quand une droguée comme moi s'en passe du jour au lendemain.
    Bon d'accord c'est pas encore gagné et j'ai eu des ptits craquage, mais je me réajuste au fur et à mesure, etj'ai revu un peu ma routine quotidienne pour casser des habitudes et en créer d'autres. Je pense souvent au tabac mais si parfois je ressent le manque et j'ai envie de fumer je peux pas dire que j'étais mieux quand je fumais ( et je parle pas du côté santé et financier).
    Maintenant je pense qu'il faut un vrai déclic, et quand tu l'auras, saisi le et n'attend pas un moment soi disant plus propice ou opportun, il n'y en aura pas.
    Le livre m'a donné des cles et je les ai utilisé à un moment pénible de ma vie où la décision d'arrêter était le seul challenge positif à ma portée pour retrouver un peu de confiance et d'amour propre.

    En attendant je te souhaite une belle année 2014; je te la souhaite pleine de réussite dans tes objectifs et si l'arrêt du tabac en fait parti tant mieux, sinon ce sera quand tu te sentiras prête. Surtout ne culpabilise pas, et ne te dévalorise pas pour ça, tu as une vie bien remplie et bien speed comme beaucoup de femme aujourd'hui et tu fais pour le mieux avec les moyens que tu as à ta disposition, alors félicite toi d'abord toi même et profite de ta vie.
    AZ

    ( ps : j'ai un peu galérer avec les commentaires, donc j'ai ecrit cette réponse il y a quinze jours mais je ne réussit a la poster que maintenant, donc sache pour être honnête que pour plein de raisons j'ai replonger dans l'enfer de la clope, mais pour autant je compte bien m'en débarrasser encore très vite; j'avoue que le prix est un incitatif important, hallucinant l'argent que j'ai économisé en un mois)

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